Lorsque le chaos s’organise la vie parait ! C’est ce que l’ensemble de l’œuvre de Bernard Eichelbrenner donne à voir. Cette artiste aime explorer les mondes artistiques relatifs à l’image (abstrait, figuratif, photos).
Sa peinture abstraite joue avec des nuances crues de couleurs primaires à des teintes plus classiques, qui pour être étonnantes n’en sont pas moins harmonieuses. D’une pièce à l’autre, il fait le grand écart entre des tableaux ou l’on voit le désordre se normaliser, d’un pur abstrait nous cheminons, d’une pièce à l’autre, vers un graphisme plus géométrique. Ainsi arrive la vie, pour ? Le figuratif !
La peinture figurative est, comme on le sait depuis toujours, un monde féérique où, lorsque l’on y pénètre, on projette ses rêves. Les scènes que nous proposent les peintres sont autant de récits dont nous écrivons la fin en esprit, en attribuant aux protagonistes l’histoire qu’ils méritent à nos yeux.
Les portraits masculins que nous présente l’artiste n’échappent pas à la règle. Énigmatiques et séduisants, ils invitent le spectateur à se laisser porter par le mystère qui entoure le sujet, d’autant que les yeux de celui-ci ne croisent pas son regard et qu’il peut les fixer à loisir. À quoi pense le mystérieux Fumeur ? Quel sortilège a endormi cet Endymion ? Quel baiser réveillera le prince charmant endormi ? Il les représente dans leur force et leur fragilité, souhaitant seulement qu’ils nous parlent, nous livrent leurs secrets.
L’exposition de ses œuvres en juin 2012 au centre LGBT de Paris, dans le cadre de la Marche des Fiertés, a révélé l’étendue des talents de l’artiste. On en aura par ailleurs une idée en se rendant sur le site www.upside-art.com et sur son blog www.eicheldesarts.com . On y trouve à côté de toiles, où se remarque dans le modelé des corps la puissance de la construction, des dessins à la facture classique, d’autres qui rappellent le trait d’un Cocteau, ainsi que des boîtes décorées et autres objets de la vie quotidienne. Bernard aime toucher aux différentes techniques de peinture et divers supports, qu’ils soient anciens ou modernes.
La peinture est pour lui un acte solitaire, mais vital. Comme il le dit lui-même : « Ne pas toucher un pinceau dans une journée, c’est ne pas respirer ».